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Quelles sont les principales erreurs commises par l’IA dans la traduction de terminologies juridiques ?

traduction de terminologies juridiques réalisée par l'IA

Dans un contexte de mondialisation, la traduction devient un levier essentiel pour fluidifier les échanges internationaux. L’essor des technologies, et en particulier de l’intelligence artificielle, a profondément transformé ce domaine, offrant des solutions rapides et accessibles. Le secteur juridique n’échappe pas à cette évolution. Pourtant, malgré ses performances, l’IA demeure loin d’être infaillible lorsqu’il s’agit de terminologie juridique. Examinons les principales erreurs qu’elle commet, leurs conséquences et les moyens de les éviter.

 

 

Les principales erreurs de l’IA dans la traduction des terminologies juridiques

La traduction automatique de textes juridiques comporte encore de nombreuses limites. Parmi les plus fréquentes :

 

La traduction littérale des termes de droit

Un contrat anglais contenant le terme consideration — qui désigne en common law la contrepartie nécessaire à la validité d’un contrat — pourrait être traduit par « considération », un terme qui n’a aucun sens juridique en droit français. Cette traduction littérale dénature complètement le concept juridique sous-jacent.

 

Les faux-amis juridiques

Le terme crime en anglais ne correspond pas toujours au sens français de « crime ». En droit anglo-saxon, crime désigne toute infraction pénale, englobant délits et crimes, alors qu’en droit français, un « crime » est une infraction particulièrement grave, distincte des délits et contraventions.

 

La méconnaissance des systèmes juridiques étrangers

Un acte mentionnant une trust deed (instrument courant dans les pays de common law) pourrait être traduit en français par « fiducie » sans aucune précision. Or, les règles applicables à la fiducie varient largement selon les juridictions, et cette traduction peut induire en erreur quant aux droits et obligations réels.

 

Le manque de cohérence terminologique dans un même document

Une IA peut traduire le terme lease tantôt par « bail », tantôt par « location », créant ainsi une ambiguïté dans un contrat s’étendant sur plusieurs pages. Cette incohérence nuit à la compréhension et à la validité juridique du document.

 

La mauvaise interprétation du contexte juridique

Dans un jugement, le terme charge peut désigner une « accusation » en droit pénal, mais l’IA peut le traduire par « charge financière », ce qui modifie complètement le sens du passage et peut entraîner des erreurs d’interprétation lourdes de conséquences.

 

L’altération du sens ou de la portée juridique des clauses

Une clause stipulant shall dans un contrat doit être interprétée comme une obligation ferme. Si l’IA la traduit par « pourra » au lieu de « devra », elle change la force obligatoire du texte, ce qui peut entraîner des litiges ou une contestation du contrat.

 

L’absence de prise en compte des variantes régionales

Le terme attorney signifie « avocat » aux États-Unis, mais en Angleterre, on distingue solicitor et barrister, deux professions juridiques distinctes. Une traduction non adaptée peut donc conduire à une erreur sur le rôle ou la compétence de la personne désignée.

 

La gestion incorrecte des acronymes et abréviations juridiques

Un document américain mentionnant une « LLC » (Limited Liability Company) pourrait être traduit par « SARL » (Société à Responsabilité Limitée), alors que ces deux structures ne sont pas totalement équivalentes, ce qui peut engendrer des incompréhensions juridiques.

 

La traduction des références légales

Une IA peut transformer « Civil Code » en « Code civil », donnant l’impression qu’il s’agit du Code civil français alors que le texte fait référence au California Civil Code. Cette erreur peut entraîner une confusion majeure dans l’interprétation juridique.

Tous ces exemples démontrent qu’une erreur de traduction juridique n’est pas une simple imprécision !

À lire également : Comment aborder une traduction juridique avec l’IA ?

 

 

Les conséquences d’une erreur en terminologie juridique

Les erreurs de traduction dans un contexte juridique peuvent avoir un impact direct sur la validité d’un document, sur la réputation d’une entreprise et sur ses finances.

 

Atteinte à la réputation ou à la crédibilité

Une entreprise internationale qui publie un contrat ou une charte juridique contenant des termes mal traduits peut donner l’impression de manquer de professionnalisme. Par exemple, une clause mal formulée dans un accord commercial peut être perçue comme un manque de rigueur, entraînant une perte de confiance des partenaires.

 

Annulation ou invalidation d’un contrat

Une clause traduite de manière incorrecte peut modifier son sens légal et rendre un contrat non conforme à la loi locale. Par exemple, si shall (obligation) est traduit par « pourra » (option), le document peut être considéré comme ambigu et contestable devant un tribunal, ce qui peut mener à son annulation.

 

Perte financière directe

La banque HSBC a dû dépenser près de 10 millions de dollars en 2009 pour corriger une erreur de traduction dans sa campagne internationale. Son slogan « Assume Nothing », qui aurait dû être traduit par « Ne présumez rien », avait été traduit en plusieurs langues par « Do Nothing ». Résultat : un message totalement opposé nuisant gravement à son image et une perte financière importante pour rattraper les dégâts.

Ces risques démontrent que les erreurs de l’IA peuvent avoir des conséquences juridiques, financières et commerciales majeures. Ce qui explique pourquoi l’intervention humaine reste indispensable. Pour en savoir plus sur les risques liés à la délégation des traductions juridiques à l’IA, consultez notre article dédié.

 

 

Optimiser la traduction juridique : combiner technologie et expertise humaine

L’intelligence artificielle accélère la traduction en traitant rapidement de gros volumes de texte et en identifiant des segments répétitifs ou des équivalents terminologiques. Cette efficacité technique permet de réduire les délais, notamment pour des documents volumineux comme les contrats standards ou les conditions générales.

Cependant, la traduction juridique ne se limite pas à une simple conversion linguistique. Chaque terme porte une signification précise, souvent propre à un système juridique spécifique. Dans le cas des documents sensibles (contrats internationaux, actes notariés, statuts d’entreprise, etc.), la rigueur est d’autant plus cruciale. S’appuyer sur une agence ou un expert spécialisé offre plusieurs garanties :

Bien que l’IA soit un outil précieux, elle ne peut remplacer la vigilance et l’expérience d’un professionnel. Pour tout texte juridique, la validation humaine reste indispensable afin d’assurer fiabilité, conformité et sécurité.

À lire :Comment trouver une bonne agence de traduction ?

 

 

En traduction juridique, la précision est non négociable — et l’intelligence artificielle seule ne suffit pas. Si elle peut accélérer le processus, elle montre vite ses limites face à la complexité des terminologies juridiques : erreurs de contexte, fausses équivalences ou incohérences peuvent mettre en péril la validité d’un contrat ou d’un document officiel. Pour garantir des traductions fiables, sécurisées et conformes aux exigences légales, l’idéal reste de combiner la puissance de l’IA à l’expertise humaine du traducteur juridique.

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