Site icon Bonnefous

Déléguer les traductions juridiques à l’IA : quels sont les risques ? 

un professionnel du droit qui hésite entre l'intelligence artificielle et le cerveau humain

Traduire des documents juridiques avec succès n’est pas à la portée de tous. C’est un exercice complexe qui exige une maîtrise approfondie du droit et de la langue cible, car chaque mot peut faire basculer une interprétation. Aujourd’hui, les nouveaux outils visant à faciliter le processus de traduction ont envahi la toile. Face à la puissance des IA, les professionnels du droit peuvent être tentés de déléguer l’intégralité de la traduction, mais ce n’est pas sans risques.

Pourquoi ne faut-il pas laisser l’intelligence artificielle traduire tout un document juridique ? Quels sont les risques si nous lui laissons une autonomie complète ?

 

 

Les 5 points de vigilance lors d’une traduction juridique

Que ce soit ChatGPT d’OpenAI ou Gemini de Google, les intelligences artificielles ont transformé de nombreux domaines, y compris le droit. Afin de mener à bien le processus de traduction juridique avec l’IA, il faut être vigilant concernant 5 points :

 

1. La sécurité des données

Le premier danger lors de l’utilisation de l’IA est le non-respect de la confidentialité des données personnelles. Si vous saisissez des informations sensibles sur une IA gratuite, ces dernières sont exploitées pour l’entraînement des futurs modèles d’intelligence artificielle générative. Il est préférable de favoriser une IA hébergée sur un serveur en France et conforme aux normes RGPD (règlement sur la protection des données d’Europe) en vigueur, comme l’IA Odalie.

Faire appel à une agence de traduction certifiée vous assure la préservation de vos données personnelles.

 

2. Les ambiguïtés linguistiques

Les termes ambigus ne manquent pas dans une traduction juridique : synonymes, polysémies, faux amis. Le slogan de l’entreprise Ford « Chaque voiture a une carrosserie de haute qualité » est devenu en néerlandais « Chaque voiture a un cadavre de haute qualité ». Si une erreur de traduction dans la vie courante peut déclencher un fou rire, certaines peuvent être à l’origine d’un incident diplomatique dans des domaines plus sensibles. Lors de la conférence de Yalta en 1945, les échanges entre Churchill, Roosevelt et Staline ont été marqués par une certaine ambiguïté linguistique. Des imprécisions dans les traductions ont parfois pesé sur le contenu des accords : certains termes, volontairement vagues, ont été interprétés différemment par chaque camp selon ses intérêts. Cette ambiguïté a permis à Staline de justifier plusieurs de ses actions en Europe de l’Est, en les présentant comme conformes aux engagements pris à Yalta.

Un exemple d’erreur courante de l’IA : le mot anglais « liability » est souvent mal interprété. Il désigne la responsabilité juridique, mais peut être traduit à tort par « culpabilité » ou « faute », ce qui modifie profondément le sens dans un contrat ou un jugement.

Pour aller plus loin, consultez notre article : Erreurs de traduction juridique qui ont coûté cher. 

 

3. Le dialogue entre deux systèmes juridiques différents

Chaque pays a son propre système juridique, il s’agit d’en comprendre les subtilités et de les adapter. Prenons l’exemple de la France et du Canada : le droit français repose exclusivement sur des codes écrits, tandis que le droit canadien utilise la common law, qui se rapproche davantage de la jurisprudence française.

Certains concepts sont intraduisibles, il convient donc de trouver des équivalents. Par exemple : en common law, un contrat n’est valide que si chaque partie donne quelque chose en échange : c’est la « consideration ». Ce principe n’existe pas en France, car un contrat peut être valable même si une seule partie s’engage.

 

4. L’interprétation de l’IA

L’IA interprète souvent les textes qui lui sont confiés et modifie les mots pour rendre les phrases plus fluides. Or, c’est précisément ce qu’il ne faut pas faire dans une traduction juridique ! Chaque mot a une signification bien définie. La compréhension et l’exactitude sont la priorité du droit, bien avant le style. Les formules avec un sens abstrait ou générique sont à bannir au profit de termes spécifiques.

 

5. L’absence de responsabilité légale

Contrairement à une agence de traduction certifiée, une IA ne peut pas être tenue légalement responsable en cas d’erreur. Si une mauvaise traduction entraîne un litige ou un préjudice, il sera impossible d’engager une responsabilité contractuelle ou civile contre elle. Cela expose les entreprises ou les cabinets à des risques juridiques non négligeables.

Pour autant, il ne s’agit pas de rejeter en bloc ces outils mais de mieux les encadrer.

 

 

La solution hybride IA + Humain : une collaboration gagnante

« Pour continuer à exister, les traducteurs doivent transformer leur métier. » — Fabien Bernier, CEO de Legal 230, à Paris.

 

Bonnefous : IA + Traducteur juridique expert

Si, par « transformer leur métier », le CEO entendait « s’adapter », le cabinet Bonnefous a trouvé la solution ! Chez Bonnefous, cabinet spécialisé dans la traduction juridique, cette transformation est déjà en marche avec une approche hybride. C’est-à-dire, une méthode qui repose sur une collaboration entre l’intelligence artificielle et l’expertise humaine : l’IA traite rapidement un premier jet, puis un traducteur spécialisé intervient pour corriger et adapter le texte.

Rappelons que les IA se nourrissent d’écrits déjà existants. Elles ne font que recycler la montagne d’informations qu’elles ont en stock pour les adapter à votre prompt (votre requête). Si le texte source contient une erreur, elle sera reproduite. Il faut donc voir l’IA comme une assistante en apprentissage : rapide, prometteuse, mais qui nécessite un encadrement constant. Comme le rappelle un adage bien connu des entreprises : « la confiance n’exclut pas le contrôle ».

À lire : Comment choisir la bonne agence de traduction ?

 

Les avantages du modèle IA + Traducteur juridique expert

Ce modèle présente des avantages tant pour les clients que pour les traducteurs :

En d’autres termes, cette solution est plus rapide et plus abordable sans impacter la qualité des documents juridiques. C’est aussi l’opportunité pour les traducteurs de déléguer les tâches chronophages pour se concentrer sur leur valeur ajoutée : l’analyse contextuelle, la vérification juridique, l’adaptation culturelle et la reformulation précise.

À lire aussi : Comment bien aborder une traduction juridique avec l’IA ?

 

Dans un secteur où la confusion n’est pas permise, confier la traduction juridique à l’intelligence artificielle comporte de réels risques : approximations, contresens, et méconnaissance des subtilités légales ou culturelles. Il vaut donc mieux être bien entouré. La meilleure solution reste de confier ses textes à une agence de traduction professionnelle. Elle promet une protection des données personnelles et une adaptation exacte qui s’ajuste au-delà des frontières. Les traducteurs experts (avocats, juristes) chassent les faux amis, trouvent des équivalents dans les systèmes, sans erreurs ni ambiguïtés.

Quitter la version mobile