Brexit : in love with Paris

10 Mar 2020

En 2020, le Brexit est acté. Mais certaines entreprises britanniques n’ont pas attendu cette ratification pour quitter le Royaume-Uni. Pourquoi une telle vague de délocalisations ? Vers quelle destination de l’Union Européenne ? Découvrez pourquoi Paris figure en bonne place pour ravir la première place des capitales européennes préférées comme ville d’accueil des entreprises.

 

Pourquoi les entreprises britanniques quittent le Royaume-Uni ?

Depuis quelques années déjà, face à la menace du Hard Brexit et ses effets négatifs sur les échanges commerciaux de part et d’autre de la Manche, des entreprises britanniques ont fait le choix de quitter le Royaume-Uni.

Par exemple, le constructeur automobile Nissan a annoncé dès début 2019 qu’il renonçait à produire son modèle le crossover X-Trail dans son usine de Sunderland au nord-est de l’ Angleterre . En fin d’année dernière, il a même envisagé de fermer définitivement le site.

Plus récemment, la néo-banque allemande N26 a expliqué qu’elle se retirait du marché britannique en clôturant tous ses comptes du Royaume-Uni d’ici le 15 avril 2020.

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Les causes expliquant ces départs de sociétés britanniques sont multiples et liées notamment aux nombreuses répercussions si les négociations pour trouver un accord n’aboutissent pas :

  • Les incertitudes liées au Brexit.Face aux craintes d’un non-accord entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, les entreprises préfèrent anticiper et se réimplanter en Europe avant que des mesures contraignantes et coûteuses ne soient appliquées.
  • Le retour des taxes sur les importations. Avec le rétablissement possible des droits de douane, les sociétés britanniques seraient obligées de reporter ces coûts supplémentaires sur leur prix d’achat ou de réduire leurs marges.
  • Un accès plus réglementé au marché européen. Il sera plus compliqué pour les entreprises britanniques de commercer avec l’Europe. En quittant l’Union Européenne, le Royaume-Uni se ferme la porte du marché européen qui représente 517 millions de consommateurs. C’est un poids lourd face à la population britannique qui compte 60 millions de personnes.
  • Les impacts sur la chaîne logistique.Les formalités douanières vont rallonger les délais de livraison, un casse-tête pour toutes les entreprises britanniques qui importent des produits européens.
  • La gestion plus coûteuse des flux financiers.

Les conséquences du Brexit pour les entreprises britanniques risquent d’être tellement lourdes à gérer que certaines quittent d’ores et déjà le Royaume-Uni pour rester dans l’Union Européenne. Elles ne veulent pas prendre le risque d’attendre la fin de la période de transition fixée au 31 décembre 2020 pour rejoindre un pays européen.

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Quelles sont les destinations favorites des entreprises suite au Brexit ?

Pour quitter le Royaume-Uni, les entreprises britanniques n’ont que l’embarras du choix parmi différentes destinations européennes. Effectivement, les États européens rivalisent de mesures incitatives pour attirer les sociétés britanniques, quels que soient les secteurs (automobile, finance…).

Cinq villes européennes tirent leur épingle du jeu. Elles arrivent en tête parmi les destinations préférées des sociétés britanniques notamment dans le domaine de la banque et de l’assurance :

  1. Amsterdam
  2. Francfort
  3. Paris
  4. Dublin.
  5. Luxembourg.

La France et le Royaume-Uni sont des partenaires privilégiés en matière d’échanges commerciaux. Il n’y a donc rien d’étonnant si La France, et notamment Paris, est dans le trio de tête des destinations prisées par les entreprises britanniques. Depuis le référendum en faveur du Brexit en 2016, le gouvernement français a développé une politique de séduction massive.

 

Quels sont les atouts de Paris pour attirer les entreprises britanniques ?

À l’annonce de la victoire des pro-Brexit en 2016, la France a fait le pari de l’attractivité locale. La ville de Paris et la région Ile-de-France ont déroulé le tapis bleu blanc rouge pour inciter les entreprises britanniques à choisir cette destination pour leur relocalisation.

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Dès 2017, Robin Rivaton, directeur général de Paris Région Entreprises, vantait les mérites de la région parisienne pour les entreprises qui envisageaient de quitter le sol britannique :

  • Régime d’impatriation revu à la hausse.
  • Salaires inférieurs à ceux de Londres
  • Droit du travail plus souples pour les cadres
  • Frais de scolarité moins élevés qu’au Royaume-Uni
  • Services publics gratuits…

Le directeur de l’agence de développement économique de la région Île-de-France a demandé à l’exécutif français de proposer des mesures emblématiques pour favoriser la délocalisation des entreprises britanniques dans le Grand Paris. Il a été entendu !

Le président de la République française Emmanuel Macron a multiplié les interventions et les appels du pied en faveur des entreprises britanniques qui choisiraient une relocalisation en région parisienne. Par exemple, en 2018, il a reçu plusieurs patrons de multinationales au château de Versailles lors du sommet “Choose France”. Une occasion parmi d’autres de rappeler les avantages à s’implanter dans l’Hexagone.

L’un des principaux atouts de la capitale est le guichet unique “Choose Paris Region”. Soutenue par la région Île-de-France et Paris Région Entreprises, cette agence accompagne les entreprises britanniques qui souhaitent s’installer en Île-de-France. Elle leur propose une offre de prise en charge globale pour simplifier les démarches et les aider à mieux comprendre le cadre réglementaire, social et fiscal.

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Malgré la concurrence d’autres villes européennes, les mesures attractives mises en place ont porté leurs fruits :

  • L’Autorité Bancaire Européenne (ABE) a quitté Londres pour s’établir à Paris. Elle devient le leader des capitales financières européennes. La place de Paris a dernièrement remporté une belle victoire sur la City de Londres : la banque américaine Bank of America Merrill (BofA) a inauguré ses bureaux à Paris avec 400 banquiers venant de New York et de Londres. L’inauguration a eu lieu en grande pompe en présence du Premier Ministre Edouard Philippe.
  • Fin janvier 2020, 130 entreprises britanniques se sont déjà implantées dans la région parisienne avec à la clé des milliers d’emplois en Île-de-France. Ce sont les secteurs de la finance, des services, des technologies, de l’informatique et de l’industrie qui en sont les principaux bénéficiaires.

Mais la région Ile-de-France ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle mise sur la qualité de ses ingénieurs et le crédit impôt recherche pour se rendre attractive. L’objectif est d’attirer les services R&D de grandes entreprises britanniques.

Paris et la région Ile-de France n’ont pas fini d’attirer les entreprises britanniques qui comptent de nombreux avantages à développer leur activité dans la capitale française. Si elles ont trouvé leur destination de relocalisation, elles ne doivent pas oublier de se faire accompagner par une agence spécialisée en traduction juridique et assermentée pour toutes les formalités administratives indispensables (renégociation de contrats…) à traduire anglais / français. Histoire de mettre toutes les chances de leur côté de réussir ce nouveau départ dans l’Union Européenne à “Paris europlace”.